Juste un verre après l'autre

Il faisait encore bon dehors, pourtant la nuit était déjà tombée depuis bien longtemps, et la saison n’était pas propice à une telle chaleur. Après tout l’été n’était pas encore arrivé jusqu’au Japon. Quoi qu’il en soit, à la lueur d’un lampadaire se trouvait un garçon adossé à un mur, une cigarette allumé à la main, regardait le croissant de lune qui éclairait à peine la ville ; il n’était pas spécialement réceptif à la beauté du ciel étoilé, non, il rêvassait tout simplement. L’alcool pourtant, n’avait pas encore fait de ravage sur son esprit encore jeune, mais cela ne serait tarder. Etrange n’est ce pas, que les garçons les plus calmes soient ceux qui aient le plus de chose à cacher, mais ceci est une autre histoire n’est ce pas ?!
Ce garçon, qui n’était autre que Jun, porta sa cigarette une dernière fois à sa bouche, consumant ainsi le tabac et le papier de cette drogue douce mortelle à souhait. Et ce fut sans regret que le mégot encore fumant finit écrasé sous ses chaussures cirées et brillantes. Jun, bailla à s’en décrocher la mâchoire, et se décolla de son mur, sa nonchalance l’emportant sur la Jun Shinonome si aduler par les autres élèves. Ou était il donc passait ce cher modèle ?! Personne ne le savait, et Jun semblait, lui aussi, l’ignoré, mais au final, était ce réellement un problème pour lui ?! A le voir comme ça, on pouvait tout simplement ce dire que cela ne le dérangeait en rien, et ça n’aurait pas été faux.

Marchant vers l’entrée du bar, il était à la recherche de Minoru, qui n’était certainement pas rester en place. Il se doutait bien qu’il serait difficile à retrouver, et dans l’ambiance tamisée du bar, Jun, ne put déceler la présence de cet énergumène. Pourtant, bien qu’il était assez dérangeant pour lui de se retrouver seul, il ne chercha pas non plus loin, Minoru devait être occupé ailleurs, et n’avait certainement pas besoin d’un chaperon tel que Jun, et Jun n’avait absolument pas envie de jouer les nounous pour Minoru.
Assis sur son tabouret de bar, il tapotait des doigts le revêtement du bar aux rythmes chauds et occidentaux de la musique qui résonnait dans la pièce sombre. Le lieu était chaleureux, et les filles aussi, mais ça, ça n’avait jamais été un problème pour Jun, il n’avait pas besoin de fournir beaucoup d’efforts pour charmer une demoiselle, et la faire venir à lui. Pourtant par respect pour sa mère et sa sœur, il ne les ramenait jamais chez lui… Et puis, ces filles n’avaient pas besoin de savoir où il vivait, il n’avait pas besoin qu’une folle furieuse vienne l’emmerder jusqu’à chez lui, et puis sa mère ne le supporterait certainement pas… Mais la mère de Jun était un cas particulier, après tout c’était la première femme dans le cœur de l’étrange leader… Quoi qu’il en soit, a force de taper sur le bar, Jun s’était quelque lassé, et son gosier c’était asséché.

Que pouvait bien faire Minoru ?! Boire seul était beaucoup moins amusant, cet idiot avait au moins le don de faire rire le vrai Jun, et ça s’était tout de même différent, que le rire feint de cette façade constante. Il avait certainement trouvé une fille, ou alors il était tout simplement en train de vomir en hurlant à la mort dans les toilettes du bar. Ce mec était vraiment trop bizarre, mais Jun l’aimait bien, et il était pas près de le lâcher.
Hélant le barman en claquant des doigts, il commanda un whisky sans glace, il n’avait pas besoin de ça, ça ne faisait qu’atténuer le goût de l’alcool. Il regardait le barman qui servait son verre, et il le remercia sans sourire, mais tout simplement en payant ce qu’il devait. Accouder, au bar, le verre dans la main, il ne savourait pas tellement son verre…
Sa soirée qui avait bien commençait semblait bien ne pas continuer sur la même longueur d’onde, et au final, il ne manquait plus qu’un seul petit truc pour le faire sortir de sa nonchalance. Il avait envie de se défouler, si c’était pour rester ainsi, assis dans son coin, autant rester chez soi. Non ?!

Messages : 72 Date d'inscription : 13/05/2009

La soirée débutait. Un peu, on était encore dans les heures calmes et relativement softs. D’ordinaire, Hayato commençait à bosser dès dix-neuf heures, mais aujourd’hui il avait obtenu exceptionnellement la permission de vingt-et-une heures pour mener à bien un entraînement tardif de basket. Je ne plaisante, c’était vraiment la seule discipline pour laquelle Hayato était sérieux. En même temps, en tant que capitaine, il valait mieux pour ses fesses d’être sérieux. Et puis ça rehaussait davantage son image d’homme parfait. M’enfin, hormis le niveau scolaire, hein … On s’en serait douté.
Bref, Hayato marchait d’un pas décidé dans les rues éclairées de la capitale nippone, tout frais après s’être bien douché. Il n’allait tout de même pas débarquer puant de transpiration, il ferait fuir les clients et surtout, ses proies de cette nuit. Il était en manque ? Sans doute. Avançant d’un pas ferme sur le bitume, à travers la nuit qui avait déposé son voile sombre sur la ville, le jeune lycéen se rapprochait sans cesse du bar où il travaillait quotidiennement. La musique commençait à retentir de manière étouffée dans ses oreilles encore bourdonnantes d’avoir trop entendu le ballon rebondir sur le terrain. Esquissant un sourire vicieux, et fermant un instant les yeux pour mieux savourer l’image qu’il se faisait de cette soirée, il se retrouva enfin devant l’entrée principale par laquelle il ne passa pas. Il salua vite fait ses quelques connaissances dehors, dont un de ses collègues qui achevait de consommer sa clope du moment, puis rejoignit la porte de derrière. Il y pénétra et atterrit dans le bar, face cachée. Il était en avance, mais de peu, donc avant de se faire enguirlander par son supérieur –il se serait pris un « ta gueule » en pleine face ??-, il enfila vite sa tenue. En effet il laissait toujours une chemise sur place ayant la flemme de se trimballer avec dans tout Tokyô. Une fois prêt, il se planta devant le miroir des toilettes du personnel et passa un peu d’eau sur sa frange pour l’aplatir convenablement. Pour le moment ça suffirait, de toute façon, s’il mettait ses plans à exécution, ce soir il finirait probablement décoiffé. Alors, qu’importe ? Pour l’instant, plaisons aux clientes et servons leur de bons verres à haute teneur en alcool, comme ça elles seront à lui pour le reste de la nuit. Il les ramènera peut-être à son appart’, ou fera ça au bar … Qui sait, bourré, Hayato est capable des pires vices.
Il se rendit à présent derrière le comptoir où bon nombre de personnes étaient déjà accoudées. C’est alors que le jeune lycéen reconnut un visage bien familier. Shinonome. Putain. Pourquoi n’allait-il pas dans un autre bar, ce fumier ? Etait-il vraiment obligé de venir poser ses fesses d’intello dans le seul nightclub où son rival travaillait ? Il était vraiment impossible ce type, dans le genre provocant …
Il vit que son collègue allait pour lui apporter son whisky. Hayato soupira d’aise et de plaisir. Il avait envie de s’amuser ce soir-là. Il aurait son moment de plaisir en se confrontant à cet intello alcoolique, et ensuite il se détendrait tranquillement dans son lit ou ailleurs en très bonne compagnie –Jun peut-être ? *sifflote*-.

« Laisse, Teshima, celui-là est à moi. »

sussurra-t-il avec délectation.

Il ne le foutrait pas dehors à coup de pieds au cul, mais ce serait tout comme. Voir Shinonome ici le perturbait et lui donnait envie de lui fracasser une verre de bière sur le crâne. Il s’empara donc de la consommation de son soi-disant camarade de lycée, meilleur ennemi sans doute, et se planta devant lui, tête baissée. Il posa le verre brusquement sur le comptoir et entendit ce type le remercier. Encore heureux qu’il le fasse, sinon ça aurait bardé pour son joli petit minois angélique … Provocant, il releva la tête, et avant que Shinonome porte son verre à ses lèvres, il dit d’une voix lente et sifflante :

« Alors, on se bourre déjà la gueule en solo à neuf heures du soir ? Peuh, c’est moche. »

Fier de sa réplique, Hayato esquissa un rictus désagréable. D’habitude, sur son lieu de travail, il était un minimum agréable pour ne pas faire fuir les clients et ne pas se faire virer. C’est clair qu’il n’allait pas sortir le sourire Colgate à son prof de maths ou à sa foutue vieille peau qui lui servait de prof de français ! Mais quand l’autre connard de leader X ramenait sa petite personne dans SON bar, il avait tendance à perdre son sang-froid un peu plus vite et sa face cachée, celle qu’il arborait quotidiennement au bahut, ressortait. Espérons qu’il pourrait jouer un moment avec sa proie

« Alors, on se bourre déjà la gueule en solo à neuf heures du soir ? Peuh, c’est moche. »

Comme ça il suffisait de demander un peu d’action pour en avoir, ce bar réalisait il les vœux ?! C’était intéressant… Levant les yeux vers le propriétaire de cette voix assez connue, il ne put qu’effacer jusqu’à la plus petite des traces des doutes qui avaient planée sur l’identité de celui qui venait de lui donner son verre. Un léger sourire s’accrocha aux lèvres de Jun, qui aurait put croire qu’un jour il serait heureux de voir ce cher Yoshida Hayato.
Son verre qui avait stoppé sa course durant quelques secondes, finalement, continua sa course jusqu’à la bouche du leader X, qui souriait toujours alors qu’il avalé une gorgée du liquide ambré et odorant. Comment allait il donc pouvoir répondre, à ce cher barman ?! La jouer fine, ou mettre les pieds dans le plat ?! Cela se jouerait au dernier moment…Le verre fut reposé sur le bar, et Jun, scrutait encore le jeune homme derrière son bar.

« Quel coïncidence, n’est ce pas ?! »

Il avait tout simplement décidé de royalement ignoré les propos de son barman pas préféré du tout. Et là, il avait encore de sérieux doutes sur la tactique qu’il venait de mettre en place, ce devait finalement être un mélange étrange de ses précédentes évaluation de la situation. Et Jun, son verre, posé sur son petit dessous de verre en carton, continuait à sourire à Hayato. Ce genre de sourire, que les plus innocents ou les plus éloignés pourraient prendre pour un sourire plein de gentillesse, ou que ceux, comme Hayato, prendrait certainement comme une espèce de provocation silencieuse. Et dans ce cas, il ne s’agissait en aucun cas de gentillesse, et encore moins de politesse, mais bien d’une espèce de déclaration de guerre ouverte. Mais la guerre n’était elle pas déjà déclarée ?! Si c’était la cas, alors une nouvelle bataille débuterait tout simplement ce soir même.

« Tu sais bien que c’est toujours un plaisir que de te voir… »

Le regard de Jun était devenu beaucoup plus dur, et son sourire quant à lui était devenu beaucoup moins sympathique. Comme si une espèce de tension le poussait à devenir un peu plus agressif, pourtant cela ne se ressentait absolument pas dans le ton de sa voix qui lui n’avait pas changeait. C’était physique.
Jun et Hayato, étaient ils comme les lions ou les loups ?! A se battre pour leur territoire, a se battre pour savoir qui serait le chef de la meute ?! Dans tous les cas, leur relation ressemblait beaucoup à ce genre de conflits naturels.
Jun, ne se posant pas plus de question, reporta son verre à ses lèvres, et le vida d’une traite, avant de le poser juste devant lui. Qu’est ce que ça voulait dire ?! Etait ce un nouveau moyen de lui montrer sa supériorité ? Ou une nouvelle provocation ?! Qu’est ce qu’il s’en foutait, ce qu’il voulait surtout c’était s’amuser, et pour l’instant la situation était encore trop plate à son goût.

« Surtout quand je te vois derrière ton comptoir obligé de me servir comme le petit barman que tu es… »

Ouille, c’était méchant ça… Jun y avait été un peu fort, mais n’était ce pas vraiment ce qu’il avait cherché ?! Hayato ne laisserait certainement pas passer une telle chose, et ça mettrait un peu plus de piment à cette soirée un peu plate. Décidemment Minoru allait louper un truc de fou. Tant pis pour lui, il aurait dû attendre Jun au lieu de se casser, il l’avait bien cherché.
Le regard que Jun posait sur Hayato, était à présent beaucoup moins dur, et certainement beaucoup plus joueurs, il était impatient de voir la réaction de ce cher Yoshida-san.

« N’est ce pas Yoshida ?! »

Il s’esclaffait intérieurement, non mais franchement quel drôle de phénomène ce Jun… Qui aurait cru qu’il serait capable d’une telle bassesse… Et bien certainement tous ceux qui le connaissaient vraiment, et ceux là, n’étaient pas vraiment nombreux ! Mais qu’est ce qu’on s’en fou n’est ce pas, surtout quand on veut savoir comment va réagir Hayato… Espérons simplement que cela ne partent immédiatement en une espece de bagarre de bar, ou ils se feraient certainement tous les deux jeter dehors… Enfin, remarquez, dehors, ils pourraient toujours continuer leur combat de titans.

Messages : 72 Date d'inscription : 13/05/2009

La soirée risquait de prendre un virage décisif, Hayato le sentait. Shinonome avait lancé la provocation en venant fourrer son nez dans son lieu de travail, il avait déclaré la bataille tout seul, et le jeune lycéen au sang chaud répondait toujours à la provoc’, surtout lorsqu’elle venait de son pire rival. Mais heureusement qu’il y avait ce conflit au lycée, sinon Hayato sentait que ses années lycée seraient bien monotones.
Shinonome choisit l’ignorance, et se contenta de parler de coïncidence. Le jeune barman ricana doucement, rire que lui seul pouvait entendre avec le bruit assourdissant de la musique qui emplissait les murs du bar.
Pour l’instant, Hayato resta calme. De toute manière, la situation ne se prêtait pas encore à la bagarre, c’était encore trop plat. On avait allumé la mèche et démarré le feu, il fallait à présent l’entretenir. Peut-être aller jusqu’à l’incendie … Cela ne gênait pas le jeune homme, il savait où étaient les limites et il irait jusqu’à les frôler, en faisant en sorte de ne pas en faire trop pour ne pas se faire virer du bar.
Essuyant mécaniquement un verre, il attendait de voir ce que Shinonome comptait faire pour alimenter les flammes conflictuelles qui avaient naquis entre eux. Cela ne tarda pas à venir, car le leader X finit par dire que c’était toujours un plaisir de le voir. Il laissa d’ailleurs sa phrase en suspens, ce qui intrigua légèrement Hayato. Il se doutait bien que l’ironie était dans la place, que ce sale type était tout sauf sincère et vu le ton de la sentence, il y avait sûrement la suite qui n’allait pas tarder à se pointer. Alors, au lieu de répliquer aussi sec instantanément, il laissa courir et attendit que l’intello alcoolo poursuive son idée et exprime tout haut le fond de sa pensée. Ainsi, peut-être qu’il dirait quelque chose qui permettrait à Hayato de trouver un contre efficace et … sanglant. Verbalement, bien sûr.
Il releva la tête et observa le visage de son interlocuteur. Sourire glacial, regard noir. Parfait, ils étaient dans la même optique, tous les deux. De la haine. Parfait. Puis le sale type porta le verre de whisky bien fort à ses lèvres et le vida d’un trait, sous l’œil mauvais du jeune barman. A quoi il jouait, ce clown ? A celui qui se défoncerait le premier ? Très peu pour lui, il avait une réputation à tenir à son job. Quoique … Notre ami tenait très bien l’alcool et pouvait vider je ne sais combien de verres avant de commencer à être vraiment bourré. En général, au bout de quatre ou cinq verres ça commençait à être plus ‘youpi yeah’ autour de lui. Et souvent, sous l’emprise de l’alcool, Hayato racontait des blagues plus ou moins drôles. Alors s’il voulait jouer au plus malin avec son verre de whisky, Shinonome avait de grandes chances de se brûler et de perdre. Hayato, lui, détestait la défaite, et ça irait très mal s’il venait à perdre son défi. Mais attendons que le leader X le défie à la boisson …
Shinonome largua enfin la bombe. « Surtout quand je te vois derrière ton comptoir obligé de me servir comme le petit barman que tu es… » Ca voulait dire quoi ça ?! Il voulait son poing dans la gueule ? Il avait fallu moins de cinq minutes à cette vermine ambulante pour mettre son rival hors de lui. Autant vous rappeler que notre bonhomme partait au quart de tour …
Hayato lui lança un regard noir de haine, se pencha sur le comptoir et saisit son ennemi par le col de sa chemise. Il remonta sa main pour mieux agripper le col et rapprocha son visage aux traits maintenant déformés par la colère, et hurla :

« T’as dit quoi là ?! Tu veux répéter ?? PETIT BARMAN ? »

Hayato avait le sang qui bouillonnait dans la moindre minuscule veine de son corps. Il tremblait de rage, regardait son interlocuteur avec de grands yeux et tenait toujours aussi fermement le col de sa chemise. S’il n’était pas sur son lieu de travail, il lui aurait assené un bon coup de poing dans le nez.
D’ailleurs il se rendit compte que plusieurs clients s’étaient retournés en l’entendant crier et regardaient à présent la scène, tantôt étonnés, tantôt effrayés. Ca, c’étaient surtout les filles. Mais les bastons dans les bars, c’était courant, alors la surprise s’estomperait vite. Non ? Ils penseraient que les deux jeunes étaient déjà bourrés ... Mais là c’était différent, Hayato était serveur, il se devait d’arborer une bonne image de lui-même … Du coup, à contrecœur, il lâcha Shinonome et se frotta les mains. Les clients avaient encore les yeux rivés sur eux.

« QUOI ?! Vous voulez une photo peut-être ? »

Les clients furent indignés de l’attitude d’Hayato ce soir. Ils le connaissaient bien, il était plus doux d’habitude. Ils retournèrent à leurs occupations et le jeune lycéen reporta son attention sur Shinonome, et il se pencha à nouveau vers lui en lui glissant :

« T’as de la chance que j’aie une réputation à tenir ici. Mais je ne te laisserai pas t’en sortir comme ça. Tu vas avoir affaire à moi, pour oser te moquer de moi avec tant de désinvolture … Sale chien. »

Il avait laissé tomber une énorme bombe en plein dans le point sensible de Yoshida ; et il trouvait ça amusant. Après tout, peut être que Jun attendait impatiemment de se prendre un coup de poing sur le nez par Hayato, cela semblait un peu masochiste tout de même, mais il ne faisait rien pour arranger la situation. Quoi qu’il en soit la colère du jeune barman avait tout de légitime, enfin en théorie, parce que les gens qui se trouvaient juste autour d’eux ne voyaient pas la situation sous le même angle. Eux n’avaient pas entendu les propos les propos de Jun et ce que Hayato en avait répété, n’avait strictement rien de bien insultant, en revanche ses actes à lui étaient beaucoup plus parlant. C’était quelque peu réjouissant de voir que Jun pouvait encore paraître tout innocent, aux yeux des autres clients.
Quoi qu’il en soit, Jun arborait toujours un visage souriant, même s’il n’était pas dans une position très confortable, et que sa chemise était belle et bien en train de souffrir sous les mains du leader Y. Mais de sa chemise, il n’en avait que faire, et pas vraiment intéresser par ce que pouvait dire Hayato, regardait un peu plus tous les détails de ce visage si proche du sien, c’est qu’il n’était pas moche le Yoshida, et ça même un mec devait l’avouer, même si ça en flanquer une à son orgueil…

Enfin, on avait aussi le droit de se demander ou se trouvait vraiment l’orgueil de Jun… Surtout quand on savait qu’il était capable du pire comme du meilleur, et ce soir là, il semblait bien donner le pire de lui-même pour pourrir la soirée de ce cher ennemi, mais aussi pour mettre quelques rebondissements à la sienne. Honte sur lui… enfin, il s’en remettrait.
Et la belle chemise de Jun reprit sa liberté, Hayato l’avait lâché après avoir tout de même hurler son mécontentement aux clients. Pauvres d’eux, ils n’avait rien demandé… Le sourire un peu moins figé de Jun, lui collait toujours au visage, et son regard était toujours fixé à la face de Yoshida. Celui ci, n’avait pas l’air calmé, ce n’était pas vraiment intéressant s’il lâchait l’affaire dès maintenant… Ça manquait un peu d’action, et pourtant, il pouvait encore espérer un superbe rebondissement. Et rebondissement il y allait peut être avoir avec ce magnifique rapprochement de l’employé du bar, rapprochement qui vu de l’extérieur aurait semblait plus que douteux, c’était pas tous les jours qu’on voyait un beau gosse murmurer a l’oreille d’un autre. Ca pouvait être vraiment… enfin vous voyez.
Pourtant ça n’avait strictement rien avoir avec une quelconque chose de ce genre.

« T’as de la chance que j’aie une réputation à tenir ici. Mais je ne te laisserai pas t’en sortir comme ça. Tu vas avoir affaire à moi, pour oser te moquer de moi avec tant de désinvolture … Sale chien. »

Une menace une ! C’était déjà mieux que rien pour Jun, enfin si c’était pour attendre un geste de sa part, ce n’était franchement pas la peine. Alors Jun choisis le chemin, le plus étrange, non pas celui de quitter le bar pour éviter la vengeance de Yoshida Hayato, mais bel et bien la provocation, en restant fixer à son tabouret de bar. Il n’avait pas l’intention de bouger et en plus il allait répondre à ce cher Hayato. Toujours souriant bien sûr, la classe jusqu’au bout des ongles même en temps de périls.

« Tu connais des mots comme « désinvolture ». Oh ! Je suis fier de toi, tu pourras peut être un jour finir comme moi. Enfin il y a encore des progrès à faire, « sale chien » en point final, ça fait mauvais genre.»

Puis passant négligemment une main dans ses cheveux, il ne put s’empecher d’offrir un charmant clin d’œil à sa voisine, qui observait avec attention la petite scène qu’occupaient ces deux là. Il fallait avouer que ça valait le coup d’œil… Enfin après ce léger décrochage, Jun revint à Hayato, et ce il termina ce qu’il avait à dire.

« Dans tous les cas, je n’attends que ça, d’avoir à faire à toi, mon petit barman. Je serais tellement heureux de te ridiculiser une nouvelle fois ! »

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L’ambiance était retombée. Hayato voulait tout de même éviter le scandale dans son lieu de travail alors il tentait tant bien que mal de contrôler ses pulsions haineuses envers ce sale type. Mais c’était une rude épreuve pour quelqu’un d’impulsif comme Hayato pour résister à la provocation déstabilisante de Shinonome. Surtout que Hayato lui vouait une rancœur sans égale, et se contenir n’était pas dans ses habitudes. Le sang chaud bouillant, en général il répondait à la provocation dans la seconde qui suivait, mais ici ce n’était pas vraiment le lieu adéquat pour se battre. Quoique …
Enfin, Hayato commençait tout juste à se calme pour mieux péter les plombs ensuite, après son boulot, que Shinonome en remit une couche, avec un certain plaisir à l’ouvrage apparemment. C’était l’impression donnée en tout cas. « Tu connais des mots comme « désinvolture ». Oh ! Je suis fier de toi, tu pourras peut être un jour finir comme moi. Enfin il y a encore des progrès à faire, « sale chien » en point final, ça fait mauvais genre.» Mais pour qui diable se prenait-il ce soir ? Il n’était pas chez lui ici, et pas forcément le bienvenu, alors il fallait qu’il se calme vite. En attendant, c’était certainement fichu pour Hayato d’oser espérer un calme plat dans sa voix et ses gestes. De nouveau à vif, notre bonhomme aux traits déformés par la colère, encore une fois, alors qu’il venait juste de détendre tous ses muscles, s’écria, tout de même un peu moins fort que précédemment, on fait l’erreur une fois, pas deux :

« Nan mais t’as un problème ? C’est pas parce que je suis pas un fils à papa comme toi, et que je bosse tous les soirs dans un bar que je suis un inculte de la langue nippone ! »

Il n’avait même pas relevé pour le sale chien. Il le ferait sans doute après, lorsque cela lui serait monté au cerveau. Oh, selon l’info, ça prend plus ou moins de temps … Enfin, là n’est pas la question principale, Hayato avait encore lâché ses nerfs et s’énervait naïvement face à Shinonome. S’il désirait avoir un minimum d’impact et d’effet sur son interlocuteur, il ferait un peu plus marcher ses cellules grises et réfléchirait calmement à ce qu’il lui sortirait, en choisissant soigneusement ses mots. Mais le problème est que depuis un certain temps, le jeune lycéen avait arrêté de procéder ainsi. Depuis son abandon par sa mère pour être précis. Après tout, pendant plusieurs années, depuis que les problèmes étaient survenus dans la famille Yoshida, Hayato avait passé son temps à réfléchir, à comment il allait vivre ensuite, comment ils s’en sortiraient sa mère et lui … Et pourtant, réfléchir comme un adulte mûr n’avait pas empêché sa mère de s’enfuir en le laissant sur le seuil de la porte ! Alors aujourd’hui, c’était peut-être puéril comme réaction mais il estimait que réfléchir était plus ou moins inutile, alors à présent il agissait sous ses impulsions premières. Voilà la cause majeure de son attitude rebelle. Sans doute.

Pour revenir à la tirade qu’Hayato avait lancée à Shinonome, il fallait avouer qu’il n’y connaissait rien à la vie de ce type, il ne pouvait pas imaginer que le père de son rival était décédé. Alors bon, ‘fils à papa’ … Mais bon il n’était pas là à épier ses moindres faits et gestes et puis il s’en foutait. De plus, Shinonome faisait tout pour se faire passer pour un fils à papa, un sale bourgeois bien éduqué … Hayato avait connu ça lui aussi, mais cette époque lui paraissait bien lointaine, quand on voit comment il vit aujourd’hui … Il loupe des journées de cours pour récupérer ses nuits à bosser dans un nightclub et à satisfaire les envies des demoiselles qui n’attendaient que ça, il se servait d’une partie de son maigre salaire pour payer son loyer d’appartement miteux de quelques mètres carrés … m’enfin, au moins il ne payait pas l’internat c’était déjà ça ! Puis heureusement que Kaigou était un lycée public et qu’il n’avait que les frais de cantine à payer … Et Shinonome, avec son look bien propre sur lui, son statut de leader des intellos du lycée, avait tout d’un type qui avait tout et son contraire en claquant des doigts.

C’est alors que son rival lâcha la prise pour aller draguer sa voisine du comptoir. Hayato prit ça comme un affront. Non mais il se prenait vraiment pour le roi du monde, celui-là ! Il se foutait bien de lui sérieusement, à aller draguer à la moindre occasion pendant que Hayato était chaud bouillant de colère. Y avait des baffes qui se perdaient franchement …

« Dans tous les cas, je n’attends que ça, d’avoir à faire à toi, mon petit barman. Je serais tellement heureux de te ridiculiser une nouvelle fois ! »

Par-don … ?!! Le ridiculiser ? Il voulait rire, sans doute ! D’ailleurs, Hayato émit un ricanement sonore, il s’esclaffa devant Shinonome. Et soudainement, sans prévenir personne, il se renfrogna à nouveau et lança un énième regard noir à son futur adversaire, serrant dangereusement le poing sur le verre qu’il tenait entre ses longs doigts, pour le nettoyer.

« Je ne pense pas que c’est toi qui me ridiculisera. Et je ne t’appartiens pas, espèce de sale type sans vergogne !! »

Non, il n’avait pas retenu la « leçon de Jun n°1 », entre autre : ne pas mettre des insultes en fin de phrase, ça fait mauvais genre. Mais bon, qu’importe, Hayato était hors de lui. D’ailleurs, ce qui devait arriver arriva et le verre qui subissait une trop forte pression finit par lâcher et on entendit un bruit de verre cassé se répandre sur le sol.

« Pu***n !! »

hurla-t-il.

Un morceau de verre s’était niché dans le creux de sa main droite, celle dont il se servait pour écrire, manger … Bref il était droitier quoi ! Ca faisait mal, mais il ne dit rien et se contenta d’enlever le bout qui dépassait de sa peau et posa une serviette en papier propre sur la plaie.
Entre temps, un collègue avait accouru et voyant Yoshida blessé, il s’occupa de ramasser le verre brisé avec un balai et lui dit, sec :

« Yoshida, va te désinfecter. »

A contrecoeur, il s’y rendit cependant sans broncher. Il rejoignit la petite salle avec un lavabo et une armoire à pharmacie. Il y récupéra du désinfectant et des bandages et s’occupa de nettoyer tout ça. Puis ensuite, une fois fini, il revint au comptoir. L’autre était toujours là. C’est bien, il ne s’était pas défilé. Un bandage à la main, Hayato savait que ce sale type de leader X allait se faire un malin plaisir de commenter sa blessure. Il soupira à l’avance et en attendant que Shinonome réplique, il servit quelques clients qui attendaient leur consommation

Il était pas beau à voir quand il était en colère, il fallait qu’il se calme un peu ou alors il allait faire fuir toutes les jolies demoiselles qui trainaient dans le bar. Et ça franchement ça n’aurait pas été sympathique de sa part… Pourtant Jun était content, content qu’il se soit mit en colère, content… Même si les mots de Yoshida visait à faire mal, cela ne semblait pas déranger Jun. Même lui, devait bien s’avouer qu’il avait cette apparence, c’était indéniable, même si ce n’était pas vraiment le cas. Tout ce qu’il avait eut dans le passé, était due au travail acharné de son père, et ce qu’il avait à présent était due à la mort de son père, il n’y avait rien de bien réjouissant là-dedans. Mais ça, Yoshida ne le savait pas, il n’avait pas besoin de le savoir comme la plupart des gens que Jun fréquentait. Tout cela pour dire que Jun, resta impassible face aux mots de son interlocuteur, qui soit dit en passant, avait encore du chemin à faire avant de faire de devenir verbalement blessant à l’encontre du leader X, qui était lui, l’image même du calme Olympien.
Enfin quoi qu’il en soit, Jun ne doutait absolument pas que Hayato maitrisait leur langue, mais tout de même il fallait avouer que c’était trop tentant ! Et puis, il était en colère à présent, et Jun était content…

« Je ne pense pas que c’est toi qui me ridiculiseras. Et je ne t’appartiens pas, espèce de sale type sans vergogne !! »

Oh quel dommage, tout le monde rêverait d’avoir un Hayato Yoshida pour petit chien… Ou homme à tout faire. Et même si Jun n’était pas une fille, ni une groupie, il ne pouvait pas qu’avoir un tel objet de valeur en sa possession pouvait être un gage fierté… Oui, il venait tout juste de penser à Hayato en le qualifiant d’objet, ça par contre ça n’avait rien de flatteur. Après tout c’était un humain pas un vulgaire vase où pourriraient des fleurs. Comment ça on s’en fou ?!
Quoi qu’il en soit, la fin de la phrase écorcha encore les oreilles de Jun… Décidément, c’était à se demander si Hayato savait vraiment finir une phrase sans insulter qui que ce soit, enfin surtout Jun…
Mais l’énervement de Hayato face aux mots et au calme de Jun, sembla avoir des répercutions inattendues. Il venait de briser un verre, et ça n’avait pas l’air d’être vraiment agréable, et cela parut encore moins agréable à Jun quand il vit du sang se mettre à couler de la main de son adversaire. Était il si énervé que ça ?! Jun devait vraiment l’avoir énervé… Il sentait une certaine fierté en lui, une fierté qui le faisait sourire intérieurement, et pourtant d’un autre coté, il avait vraiment mal pour lui… Mais il n’allait pas non plus le lui montrer, et il ne s’abaisserait pas non plus à s’excuser.
S’excuser de quoi d’ailleurs ?! Il n’avait rien fait lui… Bon OK, il avait peut être joué un rôle mineur dans cette histoire, mais il ne l’avait pas obligé à casser se verre…Non mais, il fallait vraiment être idiot pour s’énerver contre un verre. Même si, Jun s’en doutait bien, c’était certainement involontaire …
Il suivit du regard Hayato qui devait aller soigner sa plaie sanguinolente, en attendant, il n’aurait qu’ à commandé autre chose. Levant une main, faisant signe a l’autre barman, il demanda à ce qu’on lui serve un autre verre…

Et Minoru qui n’était pas encore revenu, décidément, il était certainement très occupé… Oui, Jun semblait avoir déjà oublié le cas Hayato, pour se repenchez sur celui de Minoru. Il allait l’entendre, il aurait au moins put le prévenir, d’ailleurs il l’avait peut être fait… Mais Jun ne s’était pas donné la peine de vérifier les faits sur son portable. Allez savoir pourquoi ?! Peut être que cela lui donnerait tout simplement une raison de raller contre Minoru… Il l’avait bien cherché non ?! Bon peut être pas…
Enfin, Jun récupéra son verre qui était de nouveau remplit, et put remarqué que son meilleur ennemi était de retour, la main bandée… Finalement il n’avait pas l’air de souffrir tant que ça… S’il avait eut si mal ou si cela avait été grave, il serait certainement parti aux urgences, ou tout du moins à l’hôpital. Non, Jun n’était pas spécialement sans cœur, il se fiait tout simplement à ses yeux, et son jugement était alors basé sur ce qu’il voyait justement à ce moment là.
Mais Jun devait il forcement ce moquer de Hayato ?! Sa blessure ne l’inquiétait pas le moins du monde, il n’était pas spécialement bienveillant, pourtant quelque chose semblait bien le retenir de continuer. Quoi donc ?! Sa fierté ?! Oui ce devait être ça, chez Shinonome Jun, on attaque pas les gens blessés, c’est beaucoup moins amusant et ça il ne pourrait pas s’empécher de le dire à Hayato…

« C’est bien moins amusant tout d’un coup. Tu tente de fuir en te blessant tout seul ?! C’est assez réfléchis, quand on y pense ! »

Oui, oui, il cachait un peu le fait que lui même n’avait plus envie de l’attaquer. Il n’y avait plus vraiment de challenge, surtout s’il s’agissait de sa main directrice. Comment pourrait il frapper correctement après ça ?! Franchement ?! Aucune idée !
Puis sur ces mots, il avala la moitié de son second verre sans aucune soif, mais surtout une envie de se saouler la gueule…

Messages : 72 Date d'inscription : 13/05/2009

Les joutes s’étaient interrompues le temps d’un instant, celui qui permettrait à Hayato d’aller panser la plaie qu’il venait de se faire à la main. Cet impulsif lycéen avait eu la lumineuse idée d’exercer une si forte pression sur un verre qu’il était sensé nettoyer que ce dernier s’était brisé sous le choc et n’avait pas laissé la paume du jeune homme indemne. Au moins, il pourrait tirer un point positif de l’incident : il saurait maintenant qu’il avait une bonne poigne. Etait-ce dû au basket ? Il y avait des chances que ce soit étroitement lié, effectivement …
Donc, poursuivons ; Hayato s’était retiré momentanément dans l’arrière-salle pour aller se chercher du désinfectant et des compresses, enfin tout ce dont il aurait besoin pour arranger cette blessure par où le sang s’échappait tranquillement. C’était un peu à contrecoeur qu’il s’était enfui face à Shinonome, il était chaud là, ce dernier l’avait sorti de ses gonds et il avait encore du venin à répandre, mais il s’était tout de suite fait corriger par son collègue. Il avait raison, continuer à travailler avec une plaie ‘béante’ –mouais …-, c’était vraiment sale, en plus Hayato pouvait attraper mille microbes et les clients aussi. Autant dire que pour un barman, l’hygiène était plus que prônée.
Pendant qu’il s’appliquait à passer du désinfectant un peu partout sur la blessure, Hayato réfléchissait. Sa main droite, celle qui avait été touchée par l’éclat de verre, était également celle dont il se servait pour écrire, pour jouer au basket, pour travailler … et accessoirement, pour cogner les sales vermines du lycée X. Alors, comment diable allait-il s’y prendre pour battre Shinonome ? Il ne pouvait tout de même pas se défiler, c’était lui qui avait lancé le défi ! Mais il savait déjà que ce serait son adversaire qui aurait l’avantage, avec sa main endommagée ! MERDE ! Hayato bouillait de rage, il était vraiment le roi des crétins parfois. Comment avait-il pu être aussi négligent et perdre autant son sang-froid, au point de briser un verre en le serrant un poil trop fort ? Voilà, il payait les frais de sa bêtise mêlée à sa maladresse. Que voulez-vous, on ne se refait pas …
De rage et de dégoût, Hayato donna un grand coup de pied dans le mur face à lui, s’explosant au passage la plupart de ses orteils. Décidément, quand la connerie s’emparait de lui, elle prenait un malin plaisir pour le titiller avant de le laisser tranquille ! Déjà qu’il s’était blessé à la main, voilà qu’il shootait désespérément dans un mur de placo solide … Masochiste, le petit ! A peine ….

Bref, après toutes ces petites histoires sans importance, le jeune lycéen et barman finit par terminer son bandage de fortune, complètement de travers. Mais au moins il protégeait sa plaie. C’était clair qu’il avait une sale tête son bandage, enroulé dans tous les sens et découpé aussi droit que s’il avait été atteint de la maladie de Parkinson … Mais bon, on ne peut pas tout faire, hein, personne n’est parfait. Déjà, Hayato avait le mérite de savoir décapsuler les bouteilles de bières, valait mieux pour lui n’est-ce pas ?
Il revint donc enfin au bar, et put constater que Shinonome n’avait pas chômé ; un verre devant lui, il était déjà fin prêt à le descendre d’une traite. Bref, il put aussi remarquer que son rival avait les yeux rivés sur son bandage. Alors, de quoi allait-il se moquer ? De la gueule de son pansement de fortune, tout de traviole conçu ? (XD) Du fait qu’il ait réussi à s’entailler la main parce que Jun l’avait un peu chauffé et poussé dans ses retranchements relativement vite ? Qui sait …

« C’est bien moins amusant tout d’un coup. Tu tente de fuir en te blessant tout seul ?! C’est assez réfléchis, quand on y pense ! »

Hayato s’attendait à tout sauf à ça. Lui s’était torturé l’esprit depuis tout à l’heure pour savoir comment il allait pouvoir se mesurer dignement à Shinonome, même une main défectueuse à ses côtés, comment allait-il faire pour ne pas qu’il croie qu’il voulait se défiler, et maintenant c’était lui qui n’avait plus l’air emballé par l’idée ?! Eh bah c’était la meilleure, dis donc !! Il fronça les sourcils, mécontent, mais cette fois, sans doute refroidi par sa précédente mésaventure avec le verre, déjà il n’en reprit pas un autre pour l’astiquer, laissant la corvée à un autre jusqu’au départ de Jun, et de plus il ne s’énerva pas et parvint à contenir son énervement au fond de lui.
Il répondit donc, sec et cassant :

« Ouais, j’suis le genre de mec à aller me blesser volontairement pour fuir une bagarre. Genre. Tu m’as bien regardé, Shinonome ? »

Le tout dit vraiment sur un ton calme. Trop calme, venant de Hayato. Lui qui était toujours impulsif, vulgaire, frustré et qui partait au quart de tour …
Il regarda le verre que son ennemi venait de vider de moitié, et ricana, narquois :

« Et toi ?! Je vois que tu as toujours dans l’idée de te bourrer la gueule avant que minuit sonne … Pff … »